La première réussite de Marc Simoncini
Encore une fois, Marc Simoncini se retrouvait à repartir de zéro. Dépité par son précédent échec, SSII Opsion Innovation, il publie malgré tout des petites annonces sur de multiples supports, afin de trouver un investisseur qui voudrait bien croire en lui pour lui confier ses fonds. C’est finalement une annonce postée sur son Minitel qui va attirer la chance, cocasse ! En effet, sur cette annonce Marc stipulait qu’il cherchait à créer un site Internet et qu’il avait besoin d’un investisseur, auquel il aurait pitché l’idée. Cet investisseur, ce sera un homme qui va devenir son partenaire en affaires, mais aussi un ami proche, cet homme s’appelle Thierry de Passemar. Disposant de fonds importants suite à la revente de son entreprise, Thierry ne souhaite que se lancer dans l’aventure qu’est Internet à cette époque, terre d’opportunités et bulle financière qui ne fait qu’enfler.
Cependant, Marc Simoncini n’a en réalité aucune idée de site Internet ! Il fait donc croire à Thierry sur le moment qu’il lui présentera son projet dans 10 jours, ce qui lui laisse le temps de trouver une véritable idée. A la fin des 10 jours, Marc a en effet véritablement eu une idée novatrice : iFrance, hébergeur Internet d’adresses mails, de sites et de blogs, gratuit mais qui sera monétisé par des annonces publicitaires. L’idée convainc Thierry et les deux hommes se lancent alors en 1996 dans un projet révolutionnaire, qui va les porter plus qu’ils ne pensaient.
iFrance devient très vite l’un des plus importants hébergeurs Internet francophone. Implanté en France, Suisse, Belgique et Québec, le site héberge bien vite plusieurs centaines de milliers de sites, mails et blogs et en 1998, iFrance est dans le top 15 des sites les plus visités en France. En même temps que le succès de l’hébergeur, la bulle Internet continue de grossir. Voyant cela, Marc Simoncini et Thierry commencent à chercher des investisseurs pour leur entreprise, car ils savent que la bulle attise l’appât du gain. Ils veulent 20 millions d’euros. Vivendi leur donne et valorise la boîte en bourse à hauteur de 40 millions d’euros.
La bulle enfle, enfle.. D’autres investisseurs se présentent, les offres de rachat commencent à affluer. Marc Simoncini et Thierry refusent une première offre à 100 millions de francs soit 15 millions d’euros, ainsi que d’autres. Finalement, ils revendront iFrance à Vivendi, pour la coquette somme de 182 millions d’euros, dont la moitié leur sera apportée en espèces.
Marc Simoncini garde son poste, mais il déprime : lui qui avait pourtant réussi à s’enrichir et a monté une entreprise prospère et florissante, il s’ennuie au sein des rouages des grands groupes.
Dépité, il démissionne en 2001 et se retrouve sans emploi, bien qu’il ait retiré des fonds importants de cette entreprise là, au moins. Alors que l’on commence déjà à lui dire que c’est une erreur, qu’il aurait dû rester à son poste, qu’il ne pourra jamais remonter une entreprise avec une telle valeur boursière, Marc Simoncini ne les entend pas : écoutant simplement son cœur, il attend simplement que la bonne idée germe dans son esprit pour repartir de plus belle.
Cette bonne idée Marc Simoncini l’aura mais ça, c’est le sujet d’un autre article.