Son ultime échec avant le succès, SSII Opsion Innovation
Fin des années 80 : la France vient de réélire François Mitterrand, le minitel est dans son âge d’or et Internet n’est pas encore le mastodonte que l’on connaît même s’il ne va pas tarder à connaître une expansion folle. A cette époque, Marc Simoncini et son associé François, sont sans emploi. Leur dernière entreprise, qui était aussi leur première, Communication Télématique Bourgogne (CTB), a été liquidée suite au non-paiement d’une valeur de 1 million de francs suisse de l’époque par l’un de ses clients. Contraint de vendre sa voiture pour payer les derniers salaires de ses employés, il ne reste qu’à Marc 20 000 francs ainsi que François, dont il sait le potentiel et ne veut surtout pas lâcher.
Ces 20 000 francs, cela a très vite été décidé : il va les réinvestir dans sa nouvelle création, une entreprise du nom de SSII Opsion Innovation. Fondée en 1989, SSII Opsion Innovation reste initialement dans la même veine que l’entreprise précédente de Marc. En effet, une SSII est une société de services, spécialisée en informatique et dans les nouvelles technologies, dont l’activité principale va se baser sur le conseil et la formation à d’autres sociétés ainsi que sur la création d’outils informatiques. Cela étant, la création de SSII Opsion Innovation repose avant tout sur un nouveau concept, né dans l’esprit de Marc Simoncini : celui de transformer le minitel en ordinateur. Véritable précurseur de ce que deviendrait plus tard Internet et les Personal Computer, François est directement emballé par l’idée et développe en 3 mois un OS (un système d’exploitation) fonctionnant sous UNIX, que Marc va commercialiser.
En parallèle de cette commercialisation, les deux entrepreneurs reprennent leur activité d’hébergeur et s’associe avec Françis Imbard, le créateur d’un service de rencontre, 3615 Gay. Véritable montagne russe, cette association va apporter beaucoup de stress à Marc Simoncini, stress qui va finir par retomber lors d’un entretien avec un client. Ayant dépassé les bornes, Marc se retrouve poursuivi en justice par le client. Contraint à un accord à l’amiable, il se retrouve à devoir négocier le rachat de son entreprise pour ne pas finir ruiné et criblé de dettes, à la hauteur d’un euro symbolique. Suite à une clause de non-concurrence, il ne sera plus possible à Marc de monter un service de rencontre, que ce soit sur le Minitel ou Internet. Conscient du potentiel phénoménal de la plateforme, il arrivera néanmoins à faire retirer du contrat la clause concernant Internet.
Encore une fois repartie de zéro, Marc Simoncini supporte mal ce second échec retentissant mais n’abandonne pas malgré tout. Il sait que ses efforts finiront par payer et qu’il est destiné à faire de grandes choses. Cela aura en effet été son ultime échec, puisque quelque temps plus tard, il fondera sa première entreprise à succès, début de son ascension : Ifrance. Mais le récit de cette histoire est le sujet d’un autre article.